Vivre pleinement l’instant présent… Une belle philosophie de vie…

Qui peut malheureusement s’auto-saboter.

Prenons l’exemple de Xavier.

Xavier a conscience qu’on ne vit qu’une fois. Il aime profiter de chaque journée (presque) comme si c’était la dernière.

Mais ces derniers temps, contraint par ses finances, il ne profite plus autant qu’il en a envie. À son grand regret, il se serre la ceinture.

 

Où est passé l’argent ?


Tout a commencé par un gros embarras qui a pris la forme de deux mots sur le terminal bancaire : PAIEMENT REFUSÉ.

La veille de l’anniversaire de sa copine, au moment d’acheter le cadeau idéal, son solde bancaire flirtait avec la limite de découvert autorisé.

Honteux mais débrouillard, Xavier est rentré en vitesse chercher le chéquier qu’il n’avait pas utilisé depuis des années pour faire la soudure jusqu’au prochain salaire qui, par chance, arrivait peu après.

Rien de grave pour cette fois, mais cette mésaventure lui a mis un sacré coup au moral. Quelque chose clocherait-il dans ses finances ?

Et pourtant, Xavier gagne bien sa vie. Bon vivant, il aime partager et ne se fait pas prier pour inviter des amis ou collègues pour l’apéro, puis enchaîner par une livraison de sushis ou de burgers. Pas question d’être trop tatillon sur le partage de la note, la générosité est dans son caractère : laissez-lui un ou deux tickets resto ou le billet que vous avez dans le portefeuille et il considérera que vous êtes quittes !

Nous parlons de Xavier, mais nous pourrions aussi évoquer Lucie et Marc, ce couple et leurs deux enfants particulièrement gâtés lors des dernières vacances d’été : resto tous les soirs (après tout, c’est les vacances), desserts et boissons pour les enfants, et la porte ouverte à tous les caprices (comment refuser un tour de manège à une petite fille de 3 ans ?).

Au retour de vacances, ils ont dû changer la chaudière. Leur épargne de précaution était un peu juste et ils ont eu recours à un crédit à la consommation. C’est le deuxième crédit conso, et le troisième au total si l’on compte le crédit immobilier. Une nouvelle charge fixe dans le budget, et un gros coup de blues pile au moment du passage à l’heure d’hiver.

N’oublions pas Fabrice, médecin installé depuis trois ans, qui a eu cette année un moment de panique au moment de payer ses charges sociales… Où est passé l’argent ? Dans sa résidence secondaire nouvellement acquise ? Il n’a pourtant aucun crédit dessus…

Incrédules, nos héros fouillent leur dernier relevé bancaire sans trop savoir comment aborder leur problème. Ont-ils trop dépensé le mois dernier ? Ils ne comprennent pas.

En attendant, ils réduisent les dépenses, se privent et sont insatisfaits de leur vie.

 

Pour comprendre le présent, direction le passé


Pour trouver la source de ces soucis, il faut remonter bien plus loin.

Ce qui rassemble nos héros, c’est qu’ils vivent dans l’hyper-présent. Leur façon de profiter de la vie les enchaîne petit à petit à des boulets financiers. Elle n’est pas durable telle qu’elle est pratiquée.

Ces boulets financiers peuvent prendre la forme :

  • de débits différés
  • de découvert conséquents (avec ou sans autorisation)
  • de sommes d’argent empruntées ponctuellement à des proches (et qu’on ne sait pas toujours quand on pourra rembourser)
  • de crédits à solder
  • d’actifs qu’il faut entretenir

D’après notre expérience de coachs financiers, nous estimons qu’à partir de 60% de charges fixes, un foyer commence à ressentir les premiers signes « d’asphyxie budgétaire ».

Si on ajoute à cela certaines habitudes coûteuses, qui deviennent presque des charges fixes tant il est difficile de s’en séparer, l’absence de marge de manoeuvre se transforme en perte concrète de liberté !

Nous ne remettons pas en cause leur philosophie de vie. Au contraire même : nous aimerions sincèrement les voir continuer à jouir de la vie (tellement sincèrement que nous consacrons nos journées à les aider, c’est dire !). Nous trouvons justement dommage qu’ils doivent se priver le temps de corriger des erreurs passées.

C’est l’effet papillon : un petit changement dans le passé peut avoir des conséquences importantes sur le futur. Si vous avez déjà vu un film de voyage dans le temps, vous connaissez le principe.

 

Entre le passé, le présent et le futur, le poids de l’héritage


Dans tous les cas, la vie ne se vit que jour par jour. Donc c’est le présent qui prime.

Mais profiter de la vie, c’est profiter de toute la vie aujourd’hui, ET AUSSI tous les « aujourd’hui » qui existeront à l’avenir.

Le juste équilibre entre présent et futur est une affaire personnelle : c’est à chacun de chercher le sien. Et il dépend du passé : notre éducation, notre personnalité, notre histoire…

Difficile de se projeter lorsqu’on a perdu des proches étant jeune. On appréciera plus volontiers « la vie tant qu’il y en a » comme le dit Renaud (Mistral Gagnant !), et préférera les bonheurs immédiats aux promesses de futurs radieux.

A l’opposé, lorsque la présence des ascendants et de leur héritage culturel et patrimonial pèsent lourd, on aura tendance à penser au-delà de sa propre personne. Il sera peut-être difficile d’affirmer ce qui nous fait réellement plaisir et de vivre pour soi, dans le présent.

Parfois encore, l’influence est plus directe. En poussant notre enquête, nous avons appris que la résidence secondaire de Fabrice a été acquise à plusieurs, entre cousins, à l’occasion d’une donation. L’achat d’une maison familiale sur la côte était alors une condition imposée par les généreux grand-parents, qui souhaitaient concrétiser par procuration un rêve qui a été le leur… Elle n’a rien coûté, mais coûte chaque mois !

 

Se rapprocher de sa propre vision du bonheur


Dans toutes ces histoires, il n’y a aucun coupable. Il n’y a que des comportements qui rapprochent ou écartent nos héros de leur version personnelle du bonheur.

Lorsque l’on aime vivre dans le présent, on a parfois un tempérament propice à se créer des bombes à retardement financières.

Un budget peut alors durablement améliorer la qualité de vie, en réduisant le risque de manquer d’argent dans le futur.

Que Xavier se rassure : il n’est pas question de se priver. Il est surtout question de ne pas s’infliger à soi-même ses propres boulets !

Un coaching financier lui apportera des correctifs rapides qui lui permettront de sortir du découvert, puis des méthodes à plus long terme pour profiter de la vie sans se causer de nouveaux ennuis !


Cet article a initialement été publié sur le blog de PLENIT FINANCES. Pour le consulter, cliquez ici